I have made an interview with Frédérique Bertrand, award winning French illustrator that has greatly inspired me for KidLit Artists!
You can find the interview in English in this link, I would love to share here Frédérique’s original interview in French.
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Frédérique Bertrand est une auteur, illustratrice dans l’édition jeunesse et la presse. Elle a illustré plus de 30 livres pour la jeunesse et travaille pour la presse nationale et internationale (Libération, Le Monde, New York Times, Wall Street Journal) Pour découvrir plus de son travail, vous pouvez visiter son site: http://www.lesfreds.com/
Ses livres sont amusants, pleins de poésie et m’ont beaucoup inspiré ces derniers années !
“Le Petit Bonhomme Pané” text d’Olivier Douzou (Éditions du Rouergue, 2011)
C’est un grand plaisir pour moi de partager avec vous un peu du processus et du travail de Frédérique Bertrand:
Q. C’est quoi une journée normale de travail pour toi ? Une journée normale de travail ressemble à n’importe quelle journée… Quand mes yeux sont bien ouverts, et que ma tête est bien droite sur ma tête, je monte les quelques marches qui mènent à mon atelier dans le grenier de la maison où je vis avec ma famille… Là, je m’installe à ma table, et je prends mes carnets et mes crayons.
Q. Quelles sont tes plus grandes inspirations ? Où trouves- tu cette inspiration pour tes illustrations ? Je m’inspire de la vie de tous les jours. Le quotidien, la famille, le temps qui passe, les petits soucis des uns, les rêves des autres…
Et puis, je suis très curieuse et sensible à l’expression artistique quelle qu’elle soit. Les textes, les musiques, les films, les images, la danse…Pour exemple, notre dernier livre en commun avec Olivier Douzou aux éditions du Rouergue est né d’une blague que m’a racontée mon fils.
« Quel est le poisson qui ne fête jamais son anniversaire ??… Réponse: le poisson pané ! (pas né) »
Et nous avons raconté ensemble l’histoire d’un petit bonhomme pané, l’histoire d’un petit bonhomme qui de la première jusqu’à la dernière page du livre court en quête du jour de sa naissance…
“Le Petit Bonhomme Pané”, texte Olivier Douzou, (Éditions du Rouergue, 2011)
Autre exemple: ma fille alors qu’elle avait 7 ans, dévalait les escaliers de la maison en chantonnant une petite ritournelle apprise à l’école, j’ai mis au défi Olivier Douzou (Directeur Artistique à Rouergue, auteur et illustrateur) d’écrire une semblable petite ritournelle pour ma fille Violette avec pour personnage principal un poney (son animal préféré à l’époque). Olivier a renvoyé la balle avec la comptine « Poney », et toute une ribambelle de petites comptines très drôles avec: un teckel, un minou, un ours, une poule, un coq, un cochonnet… C’est devenu une petite série de livres cartonnés pour les tout jeunes enfants « Les Comptines en Continu »
“Comptines en Continu”, text by Olivier Douzou (Rouergue, 2012)
Pour mes projets en solo, qu’il s’agisse de livre, d’illustration ou de peinture, je fonctionne de la même manière, mon entourage proche et la vie quotidienne, sont mes plus grandes sources d’inspiration. J’ai d’ailleurs une profonde affection pour les maisons et tout ce qui peut se passer à l’intérieur, les activités ménagères… les meubles, les couples, les enfants…
Q. Quelles sont tes outils préférés? Le papier, le crayon, la peinture, les pinceaux, les ciseaux, la colle… tout ce qu’on pourrait trouver dans une trousse ou un cartable d’écolier. J’aime les outils que l’on trouve à portée de main, pour cette raison qu’il suffit de s’en emparer et de jouer un peu avec eux, prendre le temps “de les écouter « pour leur faire raconter des histoires. J’aime les outils qui laissent des traces sur le papier et qui salissent les mains.
“Ding Dang Dong!” (Éditions Mémo, 2009)
Q. Comment a t’il évolué ton travail dans les années ? Je réalise avec le temps qui file, que mon travail évolue naturellement en miroir avec moi, et la personne que je suis. Je ne cherche pas nécessairement à donner à mon travail telle ou telle orientation, il évolue en fonction des rencontres que je fais, des envies et des opportunités qui se présentent à moi.
Je trouve cela merveilleux et terrifiant en même temps ! Merveilleux parce que l’aventure se renouvelle sans arrêt, terrifiant parce que rien n’est jamais acquis.
Depuis le début de mon activité en tant qu’illustratrice j’ai beaucoup travaillé pour la presse junior d’abord, avec un style de dessin au trait noir que je colorais avec des encres. Puis j’ai commencé à faire mes images en peinture, pour différents supports de presse (quotidiens, hebdomadaires, mensuels, journaux d’entreprise etc.) et en même temps pour l’édition jeunesse.
Illustrations pour United Airlines et Wall Street Journal
J’ai vite cherché aussi à faire des images composites, je veux dire mixées de peinture et de collage, ou de peinture et de crayon, ou de crayon et de collage… l’intérêt pour moi n’étant pas de multiplier les techniques, mais d’évoquer par la technique et le médium employé pour la réalisation d’une image, le sujet même de cette image (par exemple, parler des copieurs à l’école, et utiliser des cahiers d’écolier comme support pour mon dessin …) Aujourd’hui je reprends un peu de dessin au trait pour raconter des petites choses de mon quotidien, comme s’il s’agissait d’une écriture dessinée..
Illustrations de “Déjà Noël (Éditions Esperluète, 2010) et “Bientôt l’Été” (Éditions Esperluète, 2007)
Mais ces mêmes thèmes, je les traite aussi en peinture sur des toiles.. Je découpe aussi des décors dans du papier de couleur pour mettre en scène les images « magiques » de Michaël Lebond dans notre série « Pyjamarama »… Là, c’est presque une petite blague encore, où il est question de livres numériques tout en papier ! Dans ces livres, on déplace une grille magique en plastique sur des images cryptées, et on déclenche une petite animation basée sur un phénomène optique.
C’est amusant d’imaginer ces livres imprimés, comme des livres numériques !
“New York en Pyjamarama”, animations de Michaël Leblond (Éditions du Rouergue, 2011)
Q. Livre(s) jeunesse préféré(s): J’aime beaucoup et depuis toujours les ouvrages de Tomi Ungerer: Jean de la lune, les trois brigands, le géant de Zéralda, et tous les autres ! Pour l’univers qui s’en dégage d’abord, et puis pour leur efficacité graphique, les thèmes et les textes tellement forts. Mais surtout, j’ai eu une révélation en découvrant le travail Maira Kalman, avec ses albums tellement créatifs et drôles, pleins de couleurs. Les aventures de son chien Max racontées avec une tellement grande liberté de narration.
“Max in Hollywood, Baby”, Maira Kalman (Viking Penguin, 1992)
Q. Peux -tu nous raconter ta première expérience autant qu’auteure-illustrateur ? J’ai très vite commencé à travailler en édition jeunesse… j’ai eu beaucoup de chance ! J’ai rencontré Olivier Douzou en 1994, au salon du livre de jeunesse à Montreuil. Je lui ai présenté mon book, les dessins de mon diplôme, et il m’a demandé de réalisé mon sujet de diplôme sous forme de livre pour enfant.
Il s’agissait de rapporter toute l’actualité mondiale (ou presque), sous forme de petits dessins de presse destinés aux enfants.
J’ai imaginé un petit reporter, qui courait tout autour de la planète avec son micro et ses carnets, et qui rapportait des évènements toutes les semaines, et ce pendant une année entière.. Mon livre est devenu « Le petit monde 1995 ».
C’était très amusant, mais très éprouvant aussi, parce que je ne me croyais pas complètement capable de relever les défi bien qu’il s’agisse d’un projet personnel déjà réalisé en 1993 (pour mon diplôme à l’école des Beaux-Arts de Nancy, où j’ai étudié).
Dans le même temps, j’ai mené de front l’écriture et l’illustration de mon premier album intitulé « Nino dans le frigo », là encore un drôle de dvi à relever !
Ma chance c’est d’avoir trouvé mon éditeur, chacun de mes projets, qu’ils soient réalisés en solo, c’est à dire texte et images, ou juste en illustration est avant tout un bel échange avec mon éditeur. Il me suit, et me guide dans mes recherches, mes doutes, etc.
Je pense que jamais je n’aurais fait de livre pour enfant si je n’avais pas croisé Olivier Douzou ! C’est fou quand j’y pense !
“Nino dans le Frigo” (Éditions du Rouergue, 1996)
“Le Petit Monde 1995” (Éditions du Rouergue, 1996)
Q. Quel est ton projet préféré dans lequel t’as travaillé ? J’aime beaucoup « On ne copie pas », c’est le livre qui marque le début de notre travail en tandem avec Olivier.
C’est aussi le livre qui m’a permis de découvrir à quel point la richesse des images contribue au même titre que le texte à raconter un livre.
C’est avec ce livre que je me suis sentie pousser des ailes, que j’ai réalisé que je m’amusais énormément en travaillant, que je me sentais bien dans ce que je faisais, que j’étais à ma place.. et c’est à partir de ce livre que j’ai eu envie de poursuivre encore et encore l’aventure, de chercher des histoires, des jeux, des bêtises et des bons moments de dessin.
“On ne Copie Pas”, text Olivier Douzou (Éditions du Rouergue, 1998), Bologna Ragazzi Award 1999
Q. Quelle est la meilleure recommandation que quelqu’un t’as donné dans ton parcours artistique? “On se revoit le mois prochain, et tu me montres un projet de livre… » -Olivier Douzou Je crois que c’était le meilleure chose à me dire. Un défi à relever.
Q. Quelle serait ta recommandation aux illustrateurs qui commencent ? Je dirais sans hésiter, qu’il faut croire en ce que l’on fait, et surtout surtout, qu’il faut s’amuser et prendre du plaisir à dessiner et à s’évader dans les images.
“The Land of Hungry Armadillos”, text Lawrence David (Doubleday, Random House, 2000)
Les comparto el nuevo número de la revista La Cometa con noticias y convocatorias de libro infantil y juvenil en español. Gracias SCBWI Spain por esta bella colaboración!
I’m happy to share with you the new issue of La Cometa, with the latest children’s book news in Spanish. Thank you SCBWI Spain for this beautiful collaboration!